Presbytère Saint-Charles de Grondines – 490, chemin du Roy, Grondines
Anie Toole (Université Memorial de Terre-Neuve)
Triglossic Probabilidades & Frappologie
Tissage Jacquard, satin de lin sur chaîne de coton
Tapis hooké, laine des maritimes et toile de lin et coton
Mes tissages récents matérialisent le translinguisme. Le fleuve est un passage entre mon Ontario natal, mon Québec d’adoption, mon lieu d’études à Terre-Neuve et mes origines européennes. En mode numérique, le clavier n’accommode pas la simultanéité linguistique. Un assortiment de dés représente le partage de caractères attribués à une même touche.
Béatrice S-Montesinos (Centre des textiles contemporains)
De chez mes grands-parents au Cap-au-Diable
Lin de France, toison, graines de lin, polyester
Des souvenirs apaisants comme un sac magique qu’on dépose sur soi. Le lin aux vertus magiques, capable d’éloigner les dragons et de bâtir des montagnes. Des souvenirs d’un fleuve immensément grand, qui apparaît comme un ruisseau pour mes cousines et moi. Une vue plongeante, une envie de sauter dedans. Des souvenirs vifs comme l’aubépine dans les jambes de Livia. Du lin brillant comme la clôture qui nous sépare du vide. Le diable du cap qui nous regarde jouer. Une grotte qui sent les fées. De la mousse comme oreiller. Le souvenir de posséder le fleuve à nous toutes.
Caroline Corbet (Centre design et impression textile)
Le fleuve en mouvement
Toile et papier de lin
Cette œuvre explore les notions de mouvement, de fusion et de partage ancien. La partie papier a été travaillée indépendamment de la partie textile. Le concept présente des associations contraires qui s’enrichissent mutuellement. L’une se veut rigide, faisant écho à la force et à la richesse de ce fleuve. Ce papier de lin perdure dans le temps avec son esthétique vieillie. L’autre au contraire, est fluide, en référence au côté aqueux. Son modelage à même le support lui confère une certaine profondeur et l’aspect d’un mouvement organique.
Célia Widemann (Centre design et impression textile)
Entre terre et fleuve
Lin, polyester, teinture, sérigraphie, couture
Cette œuvre met l’accent sur la diversité qu’offre le paysage des rives du Saint-Laurent à ses habitants. La pièce se présente alors comme une réinterprétation de celui-ci, d’où j’en extrais ses nuances. La dualité du territoire à la fois paisible et sauvage est ce qui a permis de rapprocher les habitants, de les réunir, puis de les souder. J’utilise la technique de la courtepointe pour évoquer la notion de partage, de transmission, d’héritage où les textures et les couleurs font référence aux éléments, à la terre et à l’eau.
Clara Benazera (Maison des métiers d’art)
Tisser l’écume
Lin, osier, plomb, plexiglass
Pratiques séculaires en Europe et en sol québécois, le tissage des filets de pêche et des voiles a privilégié le lin comme fibre principale. Mon œuvre se veut une représentation du lien unissant l’univers maritime à celui des tisserand-e-s du lin; la communion de ces deux univers : pêcher la terre, tisser le fleuve. Mon concept est composé à la fois d’un volume à claire-voie et d’un volume par armature afin que les dynamiques visuelles ascendantes et descendantes multiplient les points de lumière et d’ombres permettant ainsi une lecture discontinue de l’œuvre.
Damien Ajavon (Centre des textiles contemporains)
Capture d’un instant !
Bioplastique, graines, fleurs et tricot de lin
Capturer un instant et le rendre tangible, voici ma vision du fleuve en partage ! J’ai créé du bioplastique biodégradable à base de gélatine et de glycérine pour représenter l’eau en mouvement, cet élément indispensable au développement du lin. La métaphore d’un moment matériel ou immatériel et le perdre à jamais…
Avoir l’impression que le fleuve est physique et solide c’est mon interprétation de la devise. Les graines, les fleurs et le tricot de lin représentent le cycle partiel que la fibre va suivre afin de devenir physique et ne faire qu’un avec le fleuve.
Faustine Gruniger (Université Bishop’s)
Le fleuve en portage
Linogravure sur papier de lin artisanal (lin et pulpe de gampi)
Le papier a été fabriqué avec de vieux pantalons en lin. Ce qui m’est venu pour ce beau sujet, c’est la manière dont le fleuve, artère vitale pour les humains, a été utilisé par différents types d’embarcations. J’ai pensé aux canots autochtones, aux voiliers des colons et aux navires de marchandises comme les trois symboles les plus forts de l’histoire du fleuve. J’ai inversé leurs proportions pour valoriser la durée historique de chacun. Je les ai fait cohabiter dans le même espace pour mettre en valeur l’idée du partage, et questionner sur comment l’améliorer.
Gaëlle Morvant (Centre design et impression textile)
Habitat
Merisier, polyester, lin brut, indigo, coquilles de moules
Le territoire et la richesse de son histoire m’ont interpellée. L’identité collective et individuelle se construit au travers du cadre de vie. Les lieux deviennent indissociables de notre personnalité. Nous habitons le territoire autant qu’il nous habite. Mon œuvre représente une cabane qui, comme l’identité personnelle, dialogue avec l’environnement dans lequel elle est située.
“Habiter renvoi à cette espèce de conversation muette qui se tisse au long de nos rapports quotidiens et ordinaires avec le lieu dans lequel nous vivons.” Jean-Marc Besse, 2013
Jasmine Éthier (Centre des textiles contemporains)
Mouvance
Laine et lin
Le tissage, le feutrage et le raccommodage, trois techniques de construction textile constituent tout comme le fleuve une richesse tant au niveau du patrimoine des métiers d’art que du savoir-faire. Le fleuve en partage, c’est aussi le partage des connaissances entre nations, entre générations. Cette pièce est une ode à ces techniques normalement « utilitaires », et au temps qui leur est consacré. Le corps de la pièce est en laine et le raccommodage est entièrement en lin, créant un contraste de textures entre les deux matières.
Joanne Gauthier (Maison des métiers d’art)
Cinq générations point-virgule
Pâte de céramique(graines de lin, argile), fil de métal, porcelaine émaillée
Une poésie sur l’ouverture aux changements et sur le temps qui passe. Un bol texturé, une pâte céramique composée de graines de lin et d’argile, associé à des fils métalliques en périphérie. Le bol accueille une marée de graines de lin où sont en partie immergés cinq petits bols de porcelaine émaillés aux couleurs du fleuve. Cette pièce fait référence à la transmission du patrimoine et à l’attachement de ma famille pour un village. Propos sur les métiers d’art contemporain et les Gariepy dans l’histoire de Deschambault.
Julie Lacroix (Centre des textiles contemporains)
Ivresse d’un nouveau départ
Fil de lin, étoupe de lin, lin peigné, laine, monofilament, métal
L’eau est lisse, le temps est figé. Les mailles sont attrapées, immobiles, en suspend. Tels une courbe sinueuse, un petit ricochet, dépendamment de la lumière, on voit apparaitre les ondes. Je regarde le fleuve depuis ce rocher, l’écume tape contre mon caillou. Le fleuve a ses moments d’agitation, la grisaille du ciel se confond avec la couleur de l’eau. Le long du fleuve, j’ai cherché mes racines, je me suis installée pour comprendre, j’ai contemplé et regardé. L’eau peut être le reflet de notre âme, aussi bien apaisée, dans le tumulte et l’ivresse d’un nouveau voyage.
Marie-Pierre Ranger (Université Bishop’s)
La vague de lin
Papier de lin artisanal
Par le fleuve déferlent les premiers colons. Se larguent une culture et ses racines, distincte et distante dans notre Amérique limpide et lucide. Semer une nouvelle vague pour ameublir la terre conquise et promise. Y planter le grain de lin et va-et-vient. Ebb and Flow, de retour aux remous du profane recueillant la fleur bleue telle l’écume de ses jours. Va-et-vient l’englouti et l’engloutisseur. Puis, jaillit cette sculpture de ma main houspilleuse ou louée. Rejaillit une éclaboussure d’un passé mouvementé entre eaux et terres et va-et-vient.
Nolwenn Le Calloch (Centre design et impression textile)
En souvenir des lavandières
3 m. de lin compressé, teinture au thé, sérigraphie, compactage au Konnyaku
Cette œuvre fait référence aux draps de lin directement lavés dans le fleuve par les lavandières. Taches, salissures, empreintes et frottements finissent par laisser les traces de la vie quotidienne sur le linge. L’œuvre représente l’histoire de ces femmes qui deux fois par an se retrouvaient au bord du fleuve pour laver leurs draps. Cet événement leur permettait de sociabiliser et de se retrouver. Réunir le lin et le fleuve avec le travail des lavandières établit un lien entre héritage et relation communautaire. Le fleuve comme lieu de partage, comme créateur d’échange social.
Olivia Pradel (Centre des textiles contemporains)
L’orée
Lin, monofilament polyamide, lurex
À partir d’une carte du rivage et des côtes du Saint-Laurent, je représente par le tricot les éléments eau et terre, le fleuve nourricier des champs de lin. Les flottés apparaissent par transparence permettant de jouer à la fois sur le langage relatif au tricot et au fleuve. À la frontière des deux corps, liquides et solides, se dessine le mouvement des filaments de lin placés manuellement. La caresse de la terre par l’eau devient mouvement matérialisé.
Paulina Bereza (Université Concordia)
Flow
Lin, polyester, corde en herbe douce
Le travail intitulé Flow plonge dans une enquête sur ma place en tant qu’immigrante polonaise dans le paysage canadien. En me concentrant spécifiquement sur la situation géographique de l’île de Montréal, je reconnais ma présence sur des terres autochtones non cédées, l’histoire coloniale de ce lieu ainsi que la présence de la population migrante. Le lin a été un matériau traditionnel utilisé dans les tissages en Europe de l’Est, ainsi qu’au Canada colonial, ce qui témoigne matériellement de mon identité polono-canadienne.
Tina Struthers (Université Concordia)
Flux et reflux
Lin, perles noires
Le débit de la rivière devient une métaphore du passage du temps. Le flux et le reflux changent à jamais le paysage. En combinant deux couleurs différentes de lin, il fait référence aux deux territoires qui coulent ensemble. L’œuvre en forme de vague, mais connectée à l’infini comme le changement des saisons. À l’intérieur, des perles noires comme la roche volcanique se reflètent sur les pierres de la rivière, la fondation de la rivière, la constante avec la dynamique en constante évolution de ce bel environnement naturel.
Virginie Ndouke Nemangou (Centre des textiles contemporains)
Deschambault-Grondines, une terre fertile
Lin, laine high-bulk
Les activités autour du lin rassemblent des gens, des communautés et se transmettent à travers des générations. En tissant cette cartographie, je ressors le lien fort qui unit la ville au fleuve, deux entités indissociables pour les populations. L’utilisation des couleurs bleu et gris bleu pâles permet de jouer sur les nuances de la couleur de l’eau en fonction des saisons. Les motifs, tels des zigzags, mettent en relief le mouvement de l’eau. L’idée derrière cette œuvre est de présenter Deschambault-Grondines comme une terre fertile, irriguée et propice à la culture du lin.
Zoé Delomosne Reuillard (Centre des textiles contemporains)
Le chemin de glaces
Lin, lurex
Deux questions se posent à moi : qu’est-ce que le fleuve partage et que partage-t-il avec moi ? Après réflexion, je pense au partage des sédimentations et nutriments qui parcourent les cours d’eau et permettent la création d’écosystèmes. Je représente ce partage par le biais de la cartographie pour recréer les chemins qu’empruntent les ruisseaux pour devenir rivières, puis un fleuve. Cela me ramène aux souvenirs où je fais du patin sur la glace toute craquelée d’une rivière. Le chemin des glaces naît de la combinaison de ces deux idées.