Héloïse Audy (Sutton)

Où vont les mots perdus? | 2015

L’œuvre extérieure d’Héloïse Audy Où vont les mots perdus? s’est développée à partir de ses récentes recherches sur des pratiques ancestrales dans Portneuf : production linière, four à charbon et flottage du bois. La disparition de ces savoir-faire traditionnels s’ajoute à celle d’un vocabulaire qui leur est spécifique. Pour la Biennale du lin, Audy a créé une série de mots inusités qu’elle présente à une échelle monumentale et qu’elle disperse dans des paysages autrefois associés à ces métiers en voie de disparition. Les lettres sont obscurcies – soit physiquement, par l’utilisation de surfaces réfléchissantes ou de motifs d’interférence, ou métaphoriquement, par l’utilisation d’un matériau qui s’érode avec le temps – de sorte que ces mots désuets semblent disparaître, créant ainsi un monument à la mémoire du langage perdu.

Née à Montréal, Héloïse Audy a obtenu une maîtrise en Studio Arts (fibre), à l’Université Concordia, en 2009.  Son processus créatif se fonde sur des rencontres, fortuites ou planifiées, avec des personnes issues de communautés diverses. Ces échanges, points de départ de ses projets, sont représentés par le son, l’image ou l’écriture. Filigranes, miniatures ou monuments, au-delà du voir, les mots incitent à toucher. Des matériaux éphémères tiennent lieu de support aux mots, évoquant le caractère faillible du langage. Ses installations ont été présentées dans plusieurs provinces canadiennes et en Argentine. Audy enseigne les arts visuels au CEGEP de Saint- Jean-sur-Richelieu.

L’artiste tient à remercier Noëlla Berrouard, co-fondatrice de la Caserne du lin, Nazaire Cauchon, bûcheron et entrepreneur forestier, et Jean-Paul Bherer, charbonnier.


Héloïse Audy’s outdoor work Où vont les mots perdus? evolved from her recent research into Portneuf’s historic practices of linen production, charcoal burning and log driving. As traditional knowledge wanes, so does its specialized vocabulary. For the Biennale du lin, Audy has created a series of unfamiliar words rendered at monumental scale and set into landscapes once integral to these now vanishing trades. The letters are obscured – either physically, by the use of reflective surfaces and interference patterns, or metaphorically, by the use of materials that erode over time – so the obsolescent words seem to disappear, creating a memorial to lost language.

Born in Montreal, Héloïse Audy completed her master’s degree in Studio Arts (Fibres) at Concordia University in 2009. Her creative process is based on encounters, planned or by chance, with people from diverse communities. These exchanges, points of departure for her projects, take form in sound, image or writing. Delicate, miniature or monumental, the words visual quality invites the sense of touch. The words are articulated through ephemeral materials, evoking the fallible nature of language. Her installations have been presented in numerous Canadian provinces and in Argentina. Audy teaches in the visual arts department at CEGEP St. Jean-sur-Richelieu.

The artist would like to thank Noëlla Berrouard, co-founder of the Caserne du lin, Nazaire Cauchon, logger and forest contractor and Jean-Paul Bherer, charbonnier.


Héloïse Audy ( Sutton ) from Biennale du lin on Vimeo.